Mobiliser le Potentiel des Femmes dans la Gestion des Ressources Naturelles : Un Appel à l’Action pour l’Autonomisation des Femmes

Le 8 mars 2025, la salle de conférences de la COMIFAC à Yaoundé a vibré au rythme d’une table ronde marquante, célébrant la 40ème édition de la Journée Internationale des Femmes (JIF). Cet événement a rassemblé des acteurs étatiques, des experts en biodiversité, des organisations de la société civile régionale nationale et locale ainsi que les médias. Le thème de la Table-ronde intitulé : « Potentiel des femmes dans la gestion responsable des ressources naturelles et les chaines de valeur des Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) : un gagnant-gagnant pour les femmes et la biodiversité ? », a permis aux 08 panélistes et à la cinquantaine de participants venants de tous horizons de présenter les opportunités et les success stories sur l’action des femmes dans la chaîne de valeur des PFNL en Afrique centrale.

Ainsi, il a été l’occasion de mettre en lumière le potentiel immense des femmes dans la gestion responsable des ressources naturelles et de souligner l’urgence de leur mobilisation, notamment à travers la voix influente de Monique Catherine Bisseck Epse Yigbedek, Coordinatrice Régionale du Réseau Femmes Africaines pour le Développement Durable (REFADD) et Expert Genre et Inclusion au Projet panafricain PALM-TREEs.

Présidée par Valery Tchuente, Expert en suivi-évaluation et Point focal Genre à la COMIFAC, la table ronde a rappelé l’importance cruciale de l’inclusion des femmes dans la gestion durable des PFNL au Cameroun. Le représentant de la COMIFAC a ainsi affirmé que sans la voix des femmes, les efforts pour un développement durable seraient incomplets et a insisté sur le fait que l’égalité de genre est essentielle à la durabilité de nos ressources naturelles.

Monique Yigbedek a souligné l’importance des PFNL pour la survie humaine et le développement économique des communautés. Elle a particulièrement exposé la réalité alarmante de la situation des femmes dans ce secteur, et révélé que bien qu’impliquées dans l’exploitation des PFNL, la majorité des femmes parviennent recevoir moins de 10 % de la valeur réelle de ces produits qu’elles collectent et commercialisent. Elle a donc appelé à une valorisation accrue et urgente de ces ressources pour améliorer les conditions de vie des femmes qui en dépendent, affirmant que leur autonomisation est essentielle pour un avenir durable.

Les intervenantes, y compris Mme Prudence Galega, ancienne Secrétaire Générale du Ministère camerounais en charge de l’Environnement et de la Protection de la Nature (MINEPDED) ont, elles aussi, déclaré que les PFNL sont essentiels à la survie de la population, en particulier des femmes. Elles ont plaidé pour une exploitation durable de cette ressource, et pour la mise en place de davantage de mécanismes garantissant un accès équitable aux revenus générés, car il primordial que la biodiversité devienne une priorité pour le Cameroun et les autres pays de la sous-région, qui aspirent à une croissance basée sur les richesses naturelles vertes plutôt que sur les hydrocarbures. Collectivement ont-elles scandé, il est possible de faire la différence : mobiliser les ressources nécessaires pour autonomiser les femmes et leur permettre de prendre le contrôle de la chaîne de production des PFNL dans la sous-région.

Le renforcement des capacités est également crucial. Des formations techniques et entrepreneuriales doivent être mises en place pour donner aux femmes les compétences nécessaires à l’exploitation durable non seulement des PFNL, mais de la ressource Forêt-Bois dans ensemble. Hélène Mapoko Enoghe, présidente de l’Association Artisan au Féminin, a démontré cette nécessité en créant un centre de formation pour les femmes dans le secteur du bois, prouvant que l’innovation peut transformer des vies.

En conclusion, Valery Tchuente a remercié la coopération allemande à travers la GIZ pour son appui à la COMIFAC et exhorté les femmes à agir collectivement afin de créer des opportunités qui leur permettent de bâtir un avenir où elles pourront désormais jouer un rôle clé dans la gestion des ressources naturelles. L’autonomisation de la femme est non seulement une question de justice sociale, mais aussi un impératif pour le développement durable en Afrique centrale.